Nous sommes toujours là…

On ne lit pas « Les Mijaurées »…on le vit…
On plonge avec Lucile et Clara sans s’y attendre et on embarque avec nous la douceur de nos 15 ans.

A quel moment commence la fiction ?
A quel moment Elsa Flageul nous fait basculer dans l’histoire comme si on y était ? Comme si Clara et Lucile étaient aussi nos amies, comme si on allait se découvrir dans le livre, là, une page donnée rien que pour nous.

Je ne suis pas sortie du livre, toujours pas, au bout de 10 jours…moi grande nostalgique, j’ai navigué dans cette histoire d’amitié avec un bonheur cocon (ça n’existe pas mais tant pis).

Je me suis souvenue…23-57-22, le numéro de téléphone de mes parents avant l’arrivée de l’indicatif. J’ai souri parce que j’avais oublié qu’avant le téléphone sonnait « occupé » et que les parents hurlaient « raaaccccrrrooooocccchheeee, ça fait deux heures que tu es au téléphone et puis vous venez de vous quitter, qu’est ce que vous avez encore à vous dire ».

Et puis je me suis souvenue les heures à patienter pour chacun des concerts de Goldman, des arrivées haletantes en courant dans les couloirs du lycée dressant comme un trophée une lettre de mon premier amoureux, à qui mon père (autoritaire et italien) avait déjà collé une étiquette parce qu’il faisait des études en criminologie. Les alibis pour une soirée ou un rendez-vous qui n’auraient pas tenus une seule seconde si une de nos mères nous avait ne serait-ce que trois secondes questionnées.

D’une page à l’autre j’ai ri, j’ai pleuré, je me suis dit « ah oui c’est vrai », et je me suis surtout dit qu’il fallait un sacré talent pour réussir à nous faire naviguer comme ça avec « Les Mijaurées ».

Bien plus que le thème de l’amitié, Elsa Flageul pointe avec beaucoup justesse la fragilité de l’adolescence. Et l’image…Est ce que la famille des autres est mieux que la nôtre, est ce que nos parents sont plus compréhensifs, est ce que l’amour sera comme on le voit…toutes ces questions qu’on se pose et qui restent sans réponse bien souvent parce que la seule réponse c’est de vivre…

Une belle réussite pour ce livre qu’on pose en ayant envie de l’offrir encore et encore et de le relire alors même qu’on vient de le terminer. Continuer à caresser leurs vies, leur amitié qui entraîne tout sur son passage, qui laisse parfois des cicatrices mais aucune plaie béante parce que le coeur est un muscle capable de tout supporter.

Merci Elsa pour ce magnifique livre.

Et Merci à toi, qui est, depuis toutes ces années…quasiment 25…ma mijaurée…pour ta présence malgré la distance, pour ton oreille attentive, nos éclats de rire et nos larmes séchées. Merci d’avoir compris…tout le temps ou d’avoir fait « comme si » et d’avoir accepté, sans rancune, sans rancoeur, sans colère et d’avoir gardé encore et toujours tes bras ouverts…

« Les Mijaurées » ici & là:
L’insatiable Charlotte
Mon petit carré jaune (en vrai c’est le blog du petit carré jaune mais bon 😉 )

Je ne pouvais pas finir cet article sans une chanson de JJ évidemment !!!!!!

2 réponses sur « Nous sommes toujours là… »

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